法语小尼古拉
r qu’on va chérir Les cow-boys Le Bouillon Le footballOn a eu l’inspecteur RexDjodjoLe cho
uette bouquet Les carnets LouisetteOn a répété pour le ministre Je fumeLe petit poucet Le
véloJe suis malade On a bien rigoléJe fréquente AgnanM. Bordenave n’aime pas le soleil Je
quitte la maisonUn souvenirqu’on va chérirCe matin, nous sommes tous arrivés à l’école bie
n contents, parce qu’on va prendre une photo de la classe qui sera pour nous un souvenir q
ue nous allons chérir toute notre vie, comme nous l’a dit la maîtresse. Elle nous a dit au
ssi de venir bien propres et bien coiffés. C’est avec plein de brillantine sur la tête que
je suis entré dans la cour de récréation. Tous les copains étaient déjà là et la maîtress
e était en train de gronder Geoffroy qui était venu habillé en martien. Geoffroy a un papa
très riche qui lui achète tous les jouets qu’il veut. Geoffroy disait à la maîtresse qu’i
l voulait absolument être photographié en martien et que sinon il s’en irait.Le photograph
e était là, aussi, avec son appareil et la maîtresse lui a dit qu’il fallait faire vite, s
inon, nous allions rater notre cours d’arithmétique. Agnan, qui est le premier de la class
e et le chouchou de la maîtresse, a dit que ce serait dommage de ne pas avoir arithmétique
, parce qu’il aimait ça et qu’il avait bien fait tous ses problèmes. Eudes, un copain qui
est très fort, voulait donner un coup de poing sur le nez d’Agnan, mais Agnan a des lunett
es et on ne peut pas taper sur lui aussi souvent qu’on le voudrait. La maîtresse s’est mis
e à crier que nous étions insupportables et que si ça continuait il n’y aurait pas de phot
o et qu’on irait en classe. Le photographe, alors, a dit : «Allons, allons, allons, du cal
me, du calme. Je sais comment il faut parler aux enfants, tout va se passer très bien.»Le
photographe a décidé que nous devions nous mettre sur trois rangs; le premier rang assis p
ar terre, le deuxième, debout autour de la maîtresse qui serait assise sur une chaise et l
e troisième, debout sur des caisses. Il a vraiment des bonnes idées, le photographe.Les ca
isses, on est allés les chercher dans la cave de l’école. On a bien rigolé, parce qu’il n’
y avait pas beaucoup de lumière dans la cave et Rufus s’était mis un vieux sac sur la tête
et il criait «Hou! Je suis le fantôme.» Et puis, on a vu arriver la maîtresse. Elle n’ava
it pas l’air contente, alors nous sommes vite partis avec les caisses. Le seul qui est res
té, c’est Rufus. Avec son sac, il ne voyait pas ce qui se passait et il a continué à crier
«Hou! Je suis le fantôme», et c’est la maîtresse qui lui a enlevé le sac. Il a été drôlem
ent étonné, Rufus.De retour dans la cour, la maîtresse a lâché l’oreille de Rufus et elle
s’est frappé le front avec la main. « Mais vous êtes tout noirs », elle a dit. C’était vra
i, en faisant les guignols dans la cave, on s’était un peu salis. La maîtresse n’était pas
contente, mais le photographe lui a dit que ce n’était pas grave, on avait le temps de se
laver pendant que lui disposait les caisses et la chaise pour la photo. A part Agnan, le
seul qui avait la figure propre, c’était Geoffroy, parce qu’il avait la tête dans son casq
ue de martien, qui ressemble à un bocal. «Vous voyez, a dit Geoffroy à la maîtresse, s’ils
étaient venus tous habillés comme moi, il n’y aurait pas d’histoires.» J’ai vu que la maî
tresse avait bien envie de tirer les oreilles de Geoffroy, mais il n’y avait pas de prise
sur le bocal. C’est une combine épatante, ce costume de martien!Nous sommes revenus après
nous être lavés et peignés. On était bien un peu mouillés, mais le photographe a dit que ç
a ne faisait rien, que sur la photo ça ne se verrait pas.«Bon, nous a dit le photographe,
vous voulez faire plaisir à votre maîtresse?» Nous avons répondu que oui, parce que nous l
’aimons bien la maîtresse, elle est drôlement gentille quand nous ne la mettons pas en col
ère. «Alors, a dit le photographe, vous allez sagement prendre vos places pour la photo. L
es plus grands sur les caisses, les moyens debout, les petits assis.» Nous on y est allés
et le photographe était en train d’expliquer à la maîtresse qu’on obtenait tout des enfant
s quand on était patient, mais la maîtresse n’a pas pu l’écouter jusqu’au bout. Elle a dû
nous séparer, parce que nous voulions être tous sur les caisses.«Il y a un seul grand ici,
c’est moi!» criait Eudes et il poussait ceux qui voulaient monter surles caisses. Comme G
eoffroy insistait, Eudes lui a donné un coup de poing sur le bocal et il s’est fait très m
al. On a dû se mettre à plusieurs pour enlever le bocal de Geoffroy qui s’était coincé.La
maîtresse a dit qu’elle nous donnait un dernier avertissement, après ce serait l’arithméti
que, alors, on s’est dit qu’il fallait se tenir tranquilles et on a commencé à s’installer
. Geoffroy s’est approché du photographe : «C’est quoi, votre appareil?» il a demandé. Le
photographe a souri et il a dit : « C’est une boîte d’où va sortir un petit oiseau, bonhom
me. Il est vieux votre engin, a dit Geoffroy, mon papa il m’en a donné un avec para-soleil
, objectif à courte focale, téléobjectif, et, bien sûr, des écrans... » Le photographe a p
aru surpris, il a cessé de sourire et il a dit à Geoffroy de retourner à sa place. «Est-ce
que vous avez au moins une cellule photoélectrique? » a demandé Geoffroy. «Pour la derniè
re fois, retourne à ta place! » a crié le photographe qui, tout d’un coup, avait l’air trè
s nerveux.On s’est installés. Moi, j’étais assis par terre, a côté d’Alceste. Alceste, c’e
st mon copain qui est très gros et qui mange tout le temps. Il était en train de mordre da
ns une tartine de confiture et le photographe lui a dit de cesser de manger, mais Alceste
a répondu qu’il fallait bien qu’il se nourrisse. «Lâche cette tartine! » a crié la maîtres
se qui était assise juste derrière Alceste. Ça l’a tellement surpris, Alceste, qu’il a lai
ssé tomber la tartine sur sa chemise. «C’est gagné », a dit Alceste, en essayant de racler
la confiture avec son pain. La maîtresse a dit qu’il n’y avait plus qu’une chose à faire,
c’était de mettre Alceste au dernier rang pour qu’on ne voie pas la tache sur sa chemise.
«Eudes, a dit la maîtresse, laissez votre place à votre camarade. — Ce n’est pas mon cama
rade, a répondu Eudes, il n’aura pas ma place et il n’a qu’à se mettre de dos à la photo,
comme ça on ne verra pas la tache, ni sa grosse figure. » La maîtresse s’est fâchée et ell
e a donné comme punition à Eudes la conjugaison du verbe : « Je ne dois pas refuser de céd
er ma place à un camarade qui a renversé sur sa chemise une tartine de confiture.» Eudes n
’a rien dit, il est descendu de sa caisse et il est venu vers le premier rang, tandis qu’A
lceste allait vers le dernier rang. Ça a fait un peu de désordre, surtout quand Eudes a cr
oisé Alceste et lui a donné un coup de poing sur le nez. Alceste a voulu donner un coup de
pied à Eudes, mais Eudes a esquivé, il est très agile, et c’est Agnan qui a reçu le pied,
heureusement, là où il n’a pas de lunettes.Ça ne l’a pas empêché, Agnan, de se mettre à p
leurer et à hurler qu’il ne voyait plus, que personne ne l’aimait et qu’il voulait mourir.
La maîtresse l’a consolé, l’a mouché, l’a repeigné et a puni Alceste, il doit écrire cent
fois:«Je ne dois pas battre un camarade qui ne me cherche pas noise et qui porte des lune
ttes.»«C’est bien fait», a dit Agnan. Alors, la maîtresse lui a donné des lignes à faire,
à lui aussi. Agnan, il a été tellement étonné qu’il n’a même pas pleuré. La maîtresse a co
mmencé à les distribuer drôlement, les punitions, on avait tous des tas de lignes à faire
et finalement, la maîtresse nous a dit : «Maintenant, vous allez vous décider à vous tenir
tranquilles. Si vous êtes très gentils, je lèverai toutes les punitions. Alors, vous alle
z bien prendre la pose, faire un joli sourire et le monsieur va nous prendre une belle pho
tographie!» Comme nous ne voulions pas faire de la peine à la maîtresse, on a obéi. Nous a
vons tous souri et on a pris la pose.Mais, pour le souvenir que nous allions chérir toute
notre vie, c’est raté, parce qu’on s’est aperçu que le photographe n’était plus là. Il éta
it parti, sans rien dire.Les cow-boysJ’ai invité les copains à venir à la maison cet après
-midi pour jouer aux cow-boys. Ils sont arrivés avec toutes leurs affaires. Rufus avait mi
s la panoplie d’agent de police que lui avait offerte son papa avec le képi, les menottes,
le revolver, le bâton blanc et le sifflet à roulette; Eudes portait le vieux chapeau boy-
scout de son grand frère et un ceinturon avec des tas de cartouches en bois et deux étuis
dans lesquels il y avait des revolvers terribles avec des crosses faites dans le même genr
e d’os que le poudrier que papa a acheté à maman après qu’ils se sont disputés à cause du
rôti qui était trop cuit mais maman disait que c’était parce que papa était arrivé en reta
rd. Alceste était en Indien, il avait une hache en bois et des plumes sur la tête, il ress
emblait à un gros poulet; Geoffroy, qui aime bien se déguiser et qui a un papa très riche
qui lui donne tout ce qu’il veut, était habillé complètement en cow-boy, avec un pantalon
en mouton, un gilet en cuir, une chemise à carreaux, un grand chapeau, des revolvers à cap
sules et des éperons avec des pointes terribles. Moi, j’avais un masque noir qu’on m’avait
donné pour Mardi-Gras, mon fusil à flèches et un mouchoir rouge autour du cou qui est un
vieux foulard à ma maman. On était chouettes!On était dans le jardin et maman nous avait d
it qu’elle nous appellerait pour le goûter. «Bon, j’ai dit, alors voilà, moi je suis le je
une homme et j’ai un cheval blanc et vous, vous êtes les bandits, mais à la fin c’est moi
qui gagne. » Les autres, ils n’étaient pas d’accord, c’est ça qui est embêtant, quand on j
oue tout seul, on ne s’amuse pas et quand on n’est pas tout seul, les autres font des tas
de disputes. «Pourquoi est-ce que ce ne serait pas moi le jeune homme, a dit Eudes, et pui
s, pourquoi je n’aurais pas un cheval blanc, moi aussi? — Avec une tête comme la tienne, t
u peux pas être le jeune homme», a dit Alceste. «Toi, l’Indien, tais-toi ou je te donne un
coup de pied dans le croupion! » a dit Eudes qui est très fort et qui aime bien donner de
s coups de poing sur les nez des copains et le coup du croupion ça m’a étonné, mais c’est
vrai qu’Alceste ressemblait à un gros poulet. «En tout cas, moi, a dit Rufus, je serai le
shérif. — Le shérif? a dit Geoffroy. Où est-ce que tu as vu un shérif avec un képi, tu me
fais rigoler!» Ça, ça n’a pas plu à Rufus, dont le papa est agent de police. «Mon papa, il
a dit, il porte un képi et il ne fait rigoler personne! — Il ferait rigoler tout le monde
s’il s’habillait comme ça au Texas », a dit Geoffroy et Rufus lui a donné une gifle, alor
s, Geoffroy a sorti un revolver de l’étui et il a dit : «Tu le regretteras, Joe» et Rufus
lui a donné une autre gifle et Geoffroy est tombé assis par terre en faisant pan! avec son
revolver; alors Rufus s’est appuyé les mains sur le ventre, et il fait des tas de grimace
s et il est tombé en disant : «Tu m’as eu coyote, mais je serai vengé! »Moi je galopais da
ns le jardin en me donnant des tapes dans la culotte pour avancer plus vite et Eudes s’est
approché de moi. « Descends de ce cheval, il a dit. Le cheval blanc, c’est moi qui l’ai!
—Non monsieur, je lui ai dit, ici je suis chez moi et le cheval blanc, c’est moi qui l’ai
», et Eudes m’a donné un coup de poing sur le nez. Rufus a donné un grand coup de sifflet
à roulette. «Tu es un voleur de chevaux, il a dit à Eudes, et à Kansas City, les voleurs d
e chevaux, on les pend! » Alors, Alceste est venu en courant et il a dit : « Minute! Tu pe
ux pas le pendre, le shérif, c’est moi! — Depuis quand, volaille? » a demandé Rufus. Alces
te, qui pourtant n’aime pas se battre, a pris sa hache en bois et avec le manche, toc! il
a donné un coup sur la tête de Rufus qui ne s’y attendait pas. Heureusement que sur la têt
e de Rufus il y avait le képi. «Mon képi! Tu as cassé mon képi! » il a crié Rufus et il s’
est mis à courir après Alceste, tandis que moi je galopais de nouveau autour du jardin.«Eh
, les gars, a dit Eudes, arrêtez! J’ai une idée. Nous on sera les bons et Alceste la tribu
des Indiens et il essaie de nous capturer et puis il prend un prisonnier, mais nous on ar
rive et on délivre le prisonnier et puis Alceste est vaincu! » Nous on était tous pour cet
te idée qui était vraiment chouette, mais Alceste n’était pas d’accord. «Pourquoi est-ce q
ue je ferais l’Indien?» il a dit Alceste. «Parce que tu as des plumes sur la tête, idiot!
a réponduGeoffroy, et puis si ça ne te plaît pas, tu ne joues plus, c’est vrai ça, à la fi
n, tu nous embêtes! — Eh bien, puisque c’est comme ça, je ne joue plus», a dit Alceste et
il est allé dans un coin bouder et manger un petit pain au chocolat qu’il avait dans sa po
che. «Il faut qu il joue, a dit Eudes, c’est le seul indien que nous ayons d’ailleurs, s’i
l ne joue pas, je le plume! »Alceste a dit que bon, qu’il voulait bien, mais à condition d
’être un bon Indien à la fin. «D’accord, d accord, a dit Geoffroy, ce que tu peux être con
trariant, tout de même! — Et le prisonnier, ce sera qui? j’ai demandé — Ben, ça sera Geoff
roy, a dit Eudes, on va l’attacher à l’arbre avec la corde à linge. — Ça va pas, non? a de
mandé Geoffroy, pourquoi moi? Je ne peux pas être le prisonnier, je suis le mieux habillé
de tous! — Ben quoi? a répondu Eudes, ce n’est pas parce que j’ai un cheval blanc que je r
efuse de jouer! — Le cheval blanc c’est moi qui l’ai! » j’ai dit. Eudes s’est fâché, il a
dit que le cheval blanc c’était lui et que si ça ne me plaisait pas il me donnerait un aut
re coup de poing sur le nez. «Essaie!» j’ai dit et il a réussi. «Bouge pas, Oklahoma Kid!»
criait Geoffroy et il tirait des coups de revolver partout; Rufus, lui, donnait du siffle
t à roulette et il disait : «Ouais, je suis le shérif, ouais, je vous arrête tous! » et Al
ceste lui a donné un coup de hache sur le képi en disant qu’il le faisait prisonnier et Ru
fus s’est fâché parce que son sifflet à roulette était tombé dans l’herbe, moi je pleurais
et je disais à Eudes qu’ici j’étais chez moi et que je ne voulais plus le voir; tout le m
onde criait, c’était chouette, on rigolait bien, terrible.Et puis, papa est sorti de la ma
ison. L’air pas content. «Eh bien les enfants, qu’est-ce que c’est que ce vacarme, vous ne
savez pas vous amuser gentiment? — C’est à cause de Geoffroy, monsieur, il ne veut pas êt
re le prisonnier!» a dit Eudes. «Tu veux ma main sur la figure? » a demandé Geoffroy et il
s ont recommencé à se battre, mais papa les a séparés. «Allons, les enfants, il a dit, je
vais vous montrer comme il faut jouer. Le prisonnier ce sera moi!» Nous on était drôlement
contents! Il est chouette mon papa! Nous avons attaché papa à l’arbre avec la corde à lin
ge et à peine on avait fini, que nous avons vu monsieur Blédurt sauter par-dessus la haie
du jardin.Monsieur Blédur